Que feriez-vous de 27 496 909 409 $, si la somme vous était versée par le gouvernement fédéral dans les premiers mois de l’année? La question peut paraître étrange mais, collectivement, c’est celle à laquelle plusieurs Canadiens sont confrontés depuis le début de l’année.
Selon les chiffres de l’Agence du revenu du Canada en date du 3 mai dernier, en effet, pas moins de 63 % des déclarations de revenus personnelles reçues par l’Agence se sont traduites par un remboursement d’impôt. Cela représente un total de plus de 27 milliards de dollars et une moyenne de 1 845 $ par contribuable.
Voici sept idées qui pourraient mériter d’être considérées devant cette rentrée d’argent.
1. Réinvestir dans le REER
Le premier réflexe est souvent de dépenser son remboursement, par exemple pour les vacances d’été. Cependant, dans une perspective à plus long terme, il pourrait être très rentable de l’investir plutôt dans un REER. En plus de croître à l’abri de l’impôt, la somme engendrera elle-même une économie d’impôt l’année suivante, qui pourra aussi être réinvestie. À titre d’exemple, si on applique cette stratégie au remboursement moyen de 1 845 $ du tableau ci-dessus et qu’on prend comme hypothèse un rendement annuel moyen de 4 %, cela pourrait représenter un capital de retraite additionnel de 103 000 $ après 30 ans – soit un revenu annuel additionnel de quelque 6 000 $ pendant les 30 années suivantes.
2. Maximiser son CELI
Une deuxième approche pourrait être d’investir le montant dans un compte d’épargne libre d’impôt (CELI), puisque les rendements s’y accumulent à l’abri de l’impôt et que les retraits ne sont pas imposables. Pour l’année 2021, le plafond de cotisation a été fixé à 6 000 $, en plus des retraits de 2020 et des droits de cotisations inutilisés des années précédentes. Un résident canadien qui avait 18 ans ou plus en 2009 et qui n’a jamais cotisé à un CELI dispose de droits de cotisation totaux de 75 500 $ en 2021.
3. Rembourser ses emprunts
Troisième stratégie : rembourser ses emprunts à intérêts élevés, surtout si ceux-ci ne sont pas déductibles. On pense ici, par exemple, à un solde sur une carte de crédit ou une marge de crédit dont le taux ne serait pas avantageux. Dans le même ordre d’idées, bien que les taux hypothécaires soient généralement bas, on peut aussi envisager de faire un remboursement forfaitaire sur son prêt hypothécaire, en particulier si on craint une remontée des taux d’intérêt dans le futur.
4. Consolider son fonds d’urgence
La pandémie a mis en lumière toute l’importance d’avoir un plan B en matière de finances personnelles. Règle générale, on avait l’habitude de dire qu’il était important de disposer d’un accès rapide à des liquidités représentant au moins trois mois de revenus. La dernière année a révélé qu’il pourrait être prudent d’envisager une marge de manœuvre plus grande.
5. Souscrire une assurance
Il peut être facile d’oublier de mettre à jour sa couverture d’assurance à mesure qu’on franchit différentes étapes de vie et que les besoins de protection augmentent. C’est le cas de l’assurance vie, mais aussi des assurances invalidité ou maladies graves. Un remboursement d’impôt pourrait être une occasion de corriger le tir.
6. Investir pour ses enfants
Sixième option : consacrer son remboursement d’impôt à l’éducation de ses enfants ou petits-enfants. À cette fin, on peut investir jusqu’à 50 000 $ à vie dans un régime enregistré d’épargne-études (REEE) pour financer des études postsecondaires. En plus d’offrir une croissance à l’abri de l’impôt, le REEE procure d’importantes subventions qui peuvent représenter au moins 20 % de la mise de fonds annuelle, et même davantage selon la province.
7. Faire ajuster ses déductions à la source?
Enfin, bien qu’un remboursement d’impôt soit généralement perçu comme une bonne nouvelle, il s’agit en réalité de sommes perçues en trop par le gouvernement, compte tenu des crédits auxquels le contribuable avait droit. Lorsque la chose est récurrente année après année et que les montants sont substantiels, il est possible, pour un employé, de faire ajuster ses déductions à la source afin qu’elles soient mieux arrimées avec les sommes dues. Pour ce faire, l’employé doit remplir des formulaires à l’intention de son employeur et de l’Agence du revenu. Le remboursement printanier en sera réduit mais, en contrepartie, le contribuable disposera de cet argent tout au long de l’année, au lieu de le « prêter » au gouvernement. Ce site de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario fournit des renseignements sur le sujet.
Pour toute question sur l’utilisation possible de votre remboursement d’impôt, n’hésitez pas à consulter votre représentant en épargne collective ou conseiller en sécurité financière.
Les sources suivantes ont été utilisées dans la rédaction de cet article.
Agence du revenu du Canada, « Statistiques sur les déclarations de revenus des particuliers pour la période de production 2021 ».
Desjardins, « Compte d'épargne libre d'impôt (CELI) » ; « 7 idées pour bien utiliser votre remboursement d'impôt ».
Gérez mieux votre argent, « Calculatrice épargne REER » ; « Régimes enregistrés d’épargne-études » ; « Réduire l’impôt retenu sur votre chèque de paye ».
Money Crashers, « 16 Smart Ways to Spend Your Tax Refund Money Wisely ».
PolicyGenius, « Should you use your tax refund to buy life insurance ? ».
The Globe and Mail, « Topped up your RRSP contributions? Think twice before spending that tax refund ».